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samedi 7 mai 2016

Flagrant délit... ou l'innocence pure et à propos de cet examen -ajout

Dans mon fil Facebook ce matin, une connaissance aime... et, en dessous je n'ai pas mis les commentaires élogieux qui font de l'enseignante une héroïque ouvreuse d'esprits.

 
Consigne du  MEES:

2.3 Rôle de l’enseignante ou enseignant

Dans un souci d’équité et de justice, il importe que les interventions soient de même
nature et de même envergure pour tous les élèves du Québec. Ainsi, l’enseignante ou
enseignant doit veiller à la mise en place de conditions favorables à l’engagement des
élèves dans la préparation et l’accomplissement des tâches demandées. Par exemple,
elle ou il doit respecter le temps fixé pour la phase de préparation.


Par ailleurs, afin d’assurer une évaluation équitable des compétences, l’enseignante ou
enseignant ne doit pas soutenir ses élèves dans l’analyse du sujet et des textes
proposés, dans la recherche de textes supplémentaires, dans la préparation de la feuille
de notes ou dans toute activité visant à prévoir la tâche d’écriture.
Les épreuves pour
lesquelles l’enseignante ou enseignant aurait outrepassé son rôle sont susceptibles
d’être invalidées
par la Direction de la sanction des études. (Je souligne)



Bon, il n'est pas simple de gérer cette consigne pour tout enseignant pris dans sa relation avec les jeunes, mais bon, cette publication est susceptible d'invalider l'examen de ces jeunes. Personne ne lit les communications officielles dans ce collège?

L'examen cette année

Cette année, le dossier de préparation pour l'épreuve unique du ministère de l'Éducation était des plus simple. Texte courts, aérés, problématique évidente: les deux côtés de la médailles relativement présentés de façon équilibrée, ce qui n'est habituellement pas le cas.

J'avais deviné comme tous les ans la question ou enfin son esprit, il ne fallait pas s'appeler Einstein... 

Elle ressemblait à celle de l'an dernier, reprenait mot à mot la question de juin 2010 excepté le sujet bien sûr.

Mon rôle

Bien avant l'examen du MÉQ (chu tanné des euphémismes renouvelés), j'enseigne toujours à mes jeunes à repérer la problématique et à formuler des questions qui sollicitent une prise de position et qui en font la synthèse et, en cas de doute, je leur propose de voir le dossier en terme de positif/négatif, avantages/inconvénients ou conséquences positives/conséquences négatives et de repasser le document avec cet œil pour le disséquer et alimenter la feuille de notes. Nous avons écrit pas loin d'une dizaine de textes argumentatifs plus ou moins longs et deux pratiques complètes de la formule MELS.

Je leur conseille dans la discussion prévue d'échanger davantage sur ce qu'ils auront récolté et compris de la problématique et sur leurs compréhensions des textes lus. Les questions pour la discussion du document sont juste insignifiantes. Les jeunes ont besoin surtout d'anticiper la question et de comprendre l'information. Je leur dis aussi que je suis le seul adulte à qui on interdit d'intervenir dans leur analyse et leur préparation. Je n'ai répondu qu' à des questions techniques sur, par exemple, la manière de citer et de donner les sources en respectant les normes, ce qui est du ressort du cours. A ce propos, j'ai trouvé inouïe la difficulté de faire mettre à mes jeunes leurs sources en respectant les normes. Comme s'ils n'avaient aucun sens de l'observation.

Avec pas loin d'une vingtaine de jeunes cette année, j'ai pu fermer vraiment  ma gueule cette année, je les ai laissés aller confiant. J'en ai souvent 1 ou 3, ou 5, évidemment si personne n'est une lumière dans le coin, le soutien léger, je dis bien léger (les questionner, les pister, leur faire découvrir) dans ces cas, est défendable en vertu du même principe d'équité. Je ne le crie par sur tous les toits quand même.

Enfin, je prévois en échapper 1 ou 2 sur le lot: des jeunes qui n'ont vraiment pas le niveau, qui, même avec une machine pour faciliter la chose, n'y arrivent pas. Je ne suis pas la cour des miracles!

Mais bon, pour finir, j'ai vu pire: j'ai vu dans mes tiroirs les documents de la version provisoire des élèves de l'année précédente. Des textes certainement rédigés par leur enseignante, ma prédécesseur, qui n'avait pas eu le bon sens de laisser des fautes cohérentes avec la particularité linguistique allophone de ces jeunes que je connaissais déjà assez bien à l'époque. Mais bon, écrivaine, elle n'avait pas le brevet et certainement pas réfléchi à la question de l'éthique professionnelle liée à notre métier.